Monsieur le Préfet, Le 13 septembre dernier, en réponse à votre sollicitation datée du 31 juillet à propos de la mise en œuvre du Programme de Développement et de Modernisation des Itinéraires (PDMI), je vous avais fait part de mon grand étonnement de constater que la liaison de l’A30 au réseau routier luxembourgeois (contournement de la ville de Audun-le-Tiche) n’était pas inscrite dans la cartographie et la note de présentation transmises.
J’avais alors indiqué dans ce courrier toute l’importance de réaliser rapidement cette voie dont le Conseil Général de la Moselle, mais également celui de Meurthe-et-Moselle, collectivités territoriales compétentes pour ces questions routières au regard des lois de décentralisation, ont validé la réalisation en 2005 avec l’obtention de la Déclaration d’Utilité Publique. Le financement prévisionnel de l’opération a été estimé à 33 millions d’euros. Dans ce courrier, comme lors de votre visite de courtoisie durant l’été, pour au moins deux raisons, je vous avais demandé de classer la réalisation de cette route comme prioritaire.
D’abord parce que l’accroissement exponentiel du trafic de véhicules traversant l’agglomération audunoise (flux de 25.000 véhicules par jour dû à l’importance des migrations pendulaires transfrontalières) génère des problèmes de sécurité routière, de pollution, des nuisances phoniques et contribue à la dégradation des bâtiments dans l’artère centrale.
Ensuite parce que le développement du projet de requalification Alzette 2015 et celui de tous les projets d’aménagement connexes qui pourraient être engagés dans ce bassin transfrontalier très dynamique, notamment ceux du futur Groupement Européen de Coopération Transfrontalière (GECT), sont pleinement conditionnés par la réalisation d’une artère routière reliant l’A30 au réseau routier luxembourgeois.
Vous l’avez vous-même dit à plusieurs reprises, que ce soit au moment du 25ème anniversaire de l’Etablissement Public Foncier de Lorraine, que ce soit avec Pierre MIRABAUD, le Délégué Interministériel à l’Aménagement et à la Compétitivité des Territoires (DIACT), lors de votre visite sur le site d’Esch-Belval le 18 septembre dernier ou encore très récemment devant les conseillers généraux de Moselle, « on ne peut rester immobile face au dynamisme luxembourgeois dans ce secteur de la Lorraine ». Vous avez parfaitement raison.
Je constate néanmoins que d’autres partenaires n’en semblent à l’évidence pas convaincus compte tenu du peu d’empressement dont ils font preuve pour engager les travaux. Je pense bien évidemment aux deux départements dont au moins l’un deux, celui de la Moselle, estime même pouvoir faire des économies en associant d’autres financeurs (alors que les crédits sont votés et les procédures préalables abouties depuis 2005), notamment la Région Lorraine, l’Etat français et ce nonobstant les nouvelles orientations du Contrat de Projet qui n’intègrent plus les infrastructures routières.
La population audunoise, les frontaliers qui vont quotidiennement travailler au Grand Duché de Luxembourg, les aménageurs de la requalification des friches industrielles veulent qu’une solution rapide soit apportée à leur double souci, la fluidité routière et le développement économique. Au moment même où j’écris ce courrier, une opération de tractage dénonçant les lenteurs de la réalisation de la voie de contournement est d’ailleurs en cours à Audun-le-Tiche. Ce n’est plus de l’agacement qui les anime mais bien de l’exaspération.
Comme vous l’a rappelé mon suppléant Jacky ALIVENTI, Maire de Boulange et Conseiller Général du canton de Fontoy, lors de votre intervention devant les conseillers généraux de Moselle le 28 septembre dernier, le réseau routier luxembourgeois devrait être opérationnel en 2009. Du côté français, ces travaux n’ont même pas encore débuté. En réponse à l’interpellation de Monsieur Jacky ALIVENTI, vous avez dit vouloir réunir le président du Conseil Régional de Lorraine et les présidents des deux départements concernés pour trouver un accord financier. Sauf à me tromper, et comme indiqué plus haut, ces moyens sont aujourd’hui disponibles. En conséquence, rien ne saurait s’opposer à un engagement rapide des travaux.
Dans l’attente de votre décision tant attendue, je vous prie de croire, Monsieur le Préfet, en l’expression de ma très haute considération.