Depuis la rentrée, une Clis TED dédiée aux enfants autistes est ouverte à Fameck. Cinq écoliers bénéficient ainsi d’un enseignement adapté au sein même de l’école Schlesser. Un soulagement pour les familles.
A rno a beaucoup pleuré le jour de la rentrée », glisse la maman du petit garçon. Pourtant, après des mois de bataille pour trouver une structure adaptée à l’accueil de leur fils autiste, Marjorie et Laurent Scuto ont vécu une rentrée sereine. « Parce qu’on avait confiance ». Arno, 7 ans, vient d’intégrer la nouvelle Clis (Classe d’inclusion scolaire) ouverte au sein de l’école Schlesser de Fameck. Une classe spécifique dédiée aux enfants souffrants de Troubles envahissants du développement (TED) tels que l’autisme.
Depuis la rentrée, Arno part à l’école, comme son petit frère en CP, et ses parents respirent. « On veut qu’il s’ouvre, qu’il soit scolarisé avec d’autres enfants », insiste le couple fameckois qui ne pouvait se résoudre à placer son fils dans un institut spécialisé. Soutenu par l’association Envol Lorraine et le Sessad (Service d’éducation spécialisé et de soins à domicile) de Saint-Avold, ils ont sollicité les élus locaux, « donné des coups de pieds dans toutes les portes », pour alerter sur le manque de structures adaptées aux autistes dans le nord Moselle. Pour Arno, la famille envisageait même l’exil, en Belgique ou jusqu’au Canada. Mais l’appel lancé sera finalement entendu par l’Éducation nationale.
La Clis TED, créée au sein de l’école Schlesser, accueille cinq élèves de 6 à 11 ans, venus de Fameck, Thionville, Hayange ou Nilvange.
Chaque matin, Aurélie Cheminais, professeur des écoles, attend sa "petite" classe. Deux auxiliaires de vie scolaire (AVS) ainsi qu’une éducatrice, mise à disposition par le Sessad, suivent les élèves. Un accompagnement conséquent mais indispensable pour permettre les temps d’apprentissage.
Rester concentré est un vrai défi pour ses enfants. Tous n’ont pas accès à la parole, ou partiellement. Ils sourient, jouent ou s’énervent en classe tout en semblant déconnectés du monde qui les entoure. « Ce sont des enfants qui ont besoin de repères structurés, d’outils spécifiques pour communiquer, par le biais d’images par exemple », explique Aurélie.
Sur le mur de la classe, l’emploi du temps de chaque élève s’affiche imagé et coloré. Les écoliers s’y retrouvent à l’heure d’entrer en classe, pour marquer les présents, les absents, partager un chant… Mais tout au long de la journée, Aurélie va devoir privilégier les exercices individuels.
Avec l’aide précieuse des AVS, les élèves peuvent enchaîner les tête à tête avec leur professeur, le temps d’un exercice ou d’un "temps libre" autour d’un livre ou simplement de repos quand l’énervement gagne.
« Un programme d’apprentissages scolaires personnalisé est défini pour chaque enfant », souligne Aurélie. L’objectif de la Clis reste de permettre l’inclusion scolaire dans les autres classes. Un objectif délicat, toujours envisagé au cas par cas. Farah peut ainsi, par exemple, chaque matin quitter la Clis pour rejoindre les CP quelques portes plus loin.
« Récréations, excursions, spectacles… les élèves de la Clis partageront tous ces moments en commun avec les autres enfants de l’école », rappelle le directeur, Bernard Grandjean. Et si les progrès restent longs, si Arno n’accepte pas encore toujours de travailler, « depuis une semaine il va à l’école avec le sourire ! »
L.BO. (RL 11/09/13)