Permis de recherche accordé Ulcos : une étape encourageante pour la sidérurgie lorraine

L’octroi à ArcelorMittal d’un permis de recherche pour le stockage souterrain du CO 2, dans le cadre du projet Ulcos, rend un peu d’espoir à Florange, après l’extinction temporaire du dernier haut fourneau lorrain.

Excellente nouvelle », selon le député socialiste de la Moselle Michel Liebgott : le ministre de l’Industrie, Eric Besson, a annoncé, hier, que le gouvernement a signé un permis de recherche permettant de faire avancer le projet Ulcos de captage-stockage de CO ₂ sur le site d’ArcelorMittal de Florange. Après l’extinction « temporaire » des deux hauts fourneaux de Florange, la perspective de voir progresser ce projet-pilote européen, représente pour beaucoup d’observateurs l’ultime planche de salut pour l’acier lorrain. Le permis octroyé « confère à ArcelorMittal le droit exclusif d’accéder, dans le périmètre sollicité, à une meilleure connaissance géologique du sous-sol afin d’évaluer son aptitude à stocker de manière sûre et permanente du dioxyde de carbone », a précisé le ministère de l’Industrie, dans un communiqué. Il s’agit, sur une zone de 3 500 km², de déterminer les meilleures conditions d’accès à une vaste nappe d’aquifères salins profonds (nappes rocheuses poreuses contenant de l’eau salée) dans laquelle serait injecté, chaque année, un million de tonnes de CO ₂ produit par le site de Hayange.

« Union sacrée »

Désormais, « nous demandons l’aide de l’Europe sur ce projet », a ajouté M. Besson, assurant à nouveau que le gouvernement était prêt à débloquer 150 M€ sur les 600 M€ que coûterait le projet. Il reste à convaincre la Commission européenne, dont on attend un apport de 256 M€. « Du jour où ce crédit sera assuré, Lakshmi Mittal ne pourra plus reculer », espère le député Michel Liebgott, plutôt confiant : « À Bruxelles, je n’ai rencontré aucun opposant au projet. » Le ministre de l’Industrie a annoncé qu’il rencontrera les commissaires européens « avant la fin de novembre ». De son côté, le candidat du PS à l’élection présidentielle, François Hollande, a promis au maire de Florange, Philippe Tarillon, de conduire une délégation à Bruxelles pour plaider en faveur d’Ulcos. « Tous les soutiens sont bons à prendre, et je souhaite qu’il y ait une sorte d’union sacrée pour la sidérurgie lorraine. Il faudra prendre garde à ne pas tomber dans la récupération politique », commente Michel Liebgott, qui préside le groupe d’études sur la sidérurgie à l’Assemblée nationale. Si le projet suit son cours, comme l’espèrent les Lorrains, les premiers tests d’injection pourraient être tentés en 2013, et la canalisation entre les installations sidérurgiques et les forages serait construite en 2015.

B. M. (20/10/11)