Nicolas Sarkozy s’est invité hier à Gandrange à une simple réunion technique pour mesurer l’état d’avancement du plan de revitalisation après l’arrêt de l’aciérie. Il appelle ArcelorMittal à investir et s’engager en Lorraine.
« Je n’ai pas mesuré l’ampleur de la déception parce que je n’étais pas venu la semaine passée à Gandrange et à Metz. J’ai fait une erreur. J’aurais dû venir. Qu’on ne me reproche pas maintenant d’être venu. » Une semaine après sa visite officielle en Moselle, Nicolas Sarkozy était hier à Gandrange.
Il s’est invité à une simple réunion technique préparatoire du comité de suivi, programmé le 2 novembre, sur l’état d’avancement des mesures de revitalisation sur le bassin d’emploi, où l’aciérie a fermé fin mars avec 571 suppressions d’emplois à la clé. La réunion a été convoquée en urgence il y a deux jours par le préfet Bernard Niquet en mairie de Gandrange. Vers 14 h 45 le préfet annonce aux élus et syndicats qu’ils devront encore patienter car « on attend le président de la République ». La réaction fuse. « On a cru à une blague. Ça a fait rire tout le monde », s’esclaffe Alain Gatti, secrétaire régional de la CGT. « Il nous a pris au dépourvu », reconnaît la députée Aurélie Filipetti.
Arrivé peu après 15 h accompagné de Gérard Longuet, Nicolas Sarkozy va présider pendant plus d’une heure cette réunion technique que Jean-Pierre Masseret, prévenu tardivement, parvient à rejoindre in extremis.
Passé l’effet de surprise, le dossier Gandrange refait surface. « Ça avance. Il y a encore beaucoup de travail à faire. Je vais rencontrer M. Mittal, on a besoin de son investissement, de son engagement en France. Nous croyons en l’avenir de la sidérurgie, nous croyons en l’avenir de la Lorraine. On a besoin ici de se serrer les coudes », lâche le président devant les micros en déclinant avant de prendre un petit bain de foule avec des badauds devant l’hôtel de ville. « Il est venu vérifier la feuille de route sur la revitalisation. Il semble déterminer à prendre et suivre le dossier de Gandrange. Il fallait qu’il revienne, c’était une épine dans le pied », explique Aurélie Filipetti. Jean-Pierre Masseret salue au passage « un coup de com’bien joué » et reconnaît « des avancées, mais ça ne règle pas tout ». « Il s’intéresse au dossier. J’espère que ces nouvelles promesses seront tenues, que ça ne sera pas comme lors de sa visite à l’aciérie », espère Henri Octave le maire de la ville. « La méthode est cavalière, et le panier de promesses se remplit. Mais on y croira quand on verra les emplois », poursuit Alain Gatti. « Surtout, insiste Michel Liebgott, député-maire de Fameck, qu’il pense aux investissements sur les hauts fourneaux de Florange qui sont fragilisés. C’est urgent. » Plus loin Jacky Masceli, de la CGT, n’approuve pas la démarche. « Son mensonge sur l’aciérie est là devant vous. Il n’a pas disparu », dit-il en montrant du doigt l’usine qui est arrêtée depuis le 31 mars 2009.