Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
22 septembre 2011 4 22 /09 /septembre /2011 15:06

arcelor

Article publié le 15 septembre 2011 dans le journal La Semaine.

 

La nouvelle fait l’effet d’un coup de tonnerre : le P6 de Florange, dernier haut fourneau en activité de Lorraine, sera mis à l'arrêt le 3 octobre, au moins jusqu'à la fin de l'année. “Pas naïfs”, élus et syndicalistes ont malgré-tout été surpris par l'annonce d'ArcelorMittal. Une crise sociale annoncée qui sera, vraisemblablement, l'un des gros dossiers de la campagne présidentielle.

 Jeudi 8 septembre 8h30 Mairie de Fameck

Ce devait être une réunion sur la rentrée sidérurgique. Elle était organisée à l'initiative de Michel Liebgott, député-maire de Fameck. Il était question d'ULCOS, et de l'activité en baisse au sein du site de Florange-Hayange. « Nous ne sommes pas naïfs, entame le maire. Nous connaissons le ralentissement de l'économie mondiale. Et nous continuons de nous battre pour le projet ULCOS. » Après la fermeture du haut-fourneau P3 le 3 juillet, après le constat de carnets de commandes de plus en plus vides, chacun savait la situation grave. Mais à ce point, non. Les représentants syndicaux installés autour de la table s'agitent. Les téléphones sonnent. La rumeur arrive. « Un comité d'entreprise extraordinaire (CCE) aura lieu tout à l'heure à Paris », lance Yves Fabbri, secrétaire général de la CGT d'Arcelor Florange. « Nous voulons déposer un droit d'alerte, demander la mise ne place d'un expert, prévient-il. On voit qu'il se trame quelque chose. »

Un téléphone sonne à nouveau. Les différents syndicats s'entretiennent, puis lâchent : « ils vont annoncer la fermeture du P6 ! » Les mines s'assombrissent, l'heure est grave. « Je vais saisir à nouveau le Président de la République, déclare le maire. Nous entrons dans une période difficile, les deux jours à venir vont être décisifs pour la sidérurgie lorraine, analyse-t-il avant de promettre : on ne lâchera pas ! »

 

Jeudi 8 septembre 13h30 siège Arcelor Mittal France
La nouvelle tombe : le haut-fourneau P6 de Florange, le dernier à tourner en Lorraine, sera arrêté à partir du 3 octobre. Jusqu'à la fin de l'année, au moins. Après le P3 fermé début juillet pour maintenance, et dont la reprise n'a toujours pas eu lieu, certains s'interrogent. Et avec un seul haut fourneau en activité, les coûts de production ont forcément grimpé. « Nous sommes surpris et en colère », déclare Edouard Martin, représentant CFDT au Comité d'entreprise. « Nous étions loin d'imaginer une telle mesure. En même temps, nous avons appris que 6 trains chargés de brame étaient arrivés de Dunkerque. Ils ont organisé le stock de matière première avant l'arrêt. Leur décision est préméditée depuis au moins deux semaines. »

Vendredi 9 septembre 8h grands bureaux de Florange

Un comité d'entreprise extraordinaire permet aux représentants syndicaux d'entendre "enfin" les représentants patronaux. Ils relaient les annonces faites la veille à Paris.

Vendredi 9 septembre 12h30 passage-à-niveau de Daspich, pied du P6

Le rendez-vous était fixé à Florange, devant les Grands bureaux. Les syndicats ont répondu présent, à l'unisson. Les dirigeants, eux, ont refusé de recevoir la presse. Quelques centaines de mètres plus loin, les cheminées et le dédale de tuyaux apparaissent. Sous l'un d'entre eux, "Bella ciao" retentit. Les salariés se massent, les étendards s'érigent, les portes-voix relaient la colère. « Nous avons l'impression de vivre le 11 septembre de la sidérurgie. Et les pilotes des deux boeings, c'est la famille Mittal qui ne cherchent qu'une chose : le profit », s'enrage Walter Broccoli, FO. Environ 300 personnes. Et les élus se rassemblent.
Les écharpes tricolores rappellent que la fermeture du P6 est à la fois un problème social, industriel et politique. Pas question de nourrir les clivages, tous sont là pour défendre un bien commun de la Lorraine : l'outil et le savoir-faire sidérurgiques. Défendre aussi le projet ULCOS, qui permettrait d'assurer, enfin, la pérennisation de la sidérurgie lorraine. « Autant j'avais détesté l'attitude de Nicolas Sarkozy à l'occasion des menaces sur Gandrange. Autant je n'ai aucun doute sur sa volonté de soutenir le projet ULCOS », annonce le socialiste Michel Liebgott. Autour des politiques de la vallée, d'autres élus, comme Aurélie Filippetti, la député socialiste de Maizières, ou Bertrand Mertz, le maire de Thionville. Histoire de rappeler que la sidérurgie est le problème de toute une région, bien au-delà de la vallée de la Fensch. Un sentiment partagé par Emmanuel Jacques, employé en logistique à ArcelorMittal et carté CFE-CGC. « La désindustrialisation du pays, le démembrement de l'outil existant sont autant de choses contre lesquelles il faut s'insurger. »
Dans la foule, Sébastien Schauffelgerger, 31 ans. Il a vécu la fermeture de Gandrange en 2009. Aujourd'hui, il a l'impression d'une histoire sans fin. « Je suis dispatcheur gaz à Florange depuis 2009. J'y ai été muté à la fermeture du site de Gandrange. Je sens bien que les choses évoluent dans le mauvais sens. La solution pour moi : attendre un plan social, qui semble inévitable, et quitter la Lorraine. Je demanderai Dunkerque.» Une solution subie pour ce père divorcé, mais « pas le choix », selon lui.

Mardi 13 septembre 15h mairie de Florange

L'intersyndicale tient toujours. Nous allons mener des actions fortes en direction de la population et des travailleurs », a-t-elle promis. De son côté, Thierry Renaudin, directeur d'ArcelorMittal Florange, a été convoqué au ministère de l'industrie, par Eric Besson. Aucun commentaire. Les élus, eux, ont organisé une réunion à Florange, avec les représentants syndicaux. La venue de Jean-Pierre Bel, président du groupe socialiste au Sénat, était prévue de longue date. « Je profite de mon passage en Lorraine pour vous apporter mon soutien, et faire remonter au plus haut niveau la situation.» Autour du Hollandiste, la gauche est en rangs serrés. Outre les maires concernés, Jean-Pierre Liouville, vice-président du Conseil Régional ou Roger Tirlicien, président du groupe communiste à la Région. Les syndicats interpellent les politiques, « qui doivent mener la danse ». La CFDT exorte l'État à imposer des contreparties aux mesures de chômage. La CGT invite à la nationalisation des usines sidérurgiques. La CFE-CGC prône pour une politique de réindustrialisation de la France. « En effet, à ce niveau, nous devons prendre exemple sur l'Allemagne dont le commerce extérieur et en solde positif. Une des causes : le maintien des industries de production sur leur territoire. » La droite prend, elle aussi possession du dossier, timidement. Ainsi, le préfet a tenu une réunion de crise vendredi. Patrick Weiten, lui, s'est rendu à Arcelor samedi, à l'occasion de sa visite du canton de Hayange. On attend maintenant les réactions du chef de l'État. Déjà, les députés PS ont prévu d'intervenir le 28 septembre, lors de la rentrée parlementaire. Une délégation syndicale devrait les accompagner.

Partager cet article
Repost0

commentaires

PrÉSentation

  • : Michel Liebgott, Un député à votre écoute !
  • : Le blog de Michel LIEBGOTT, député socialiste de la Moselle
  • Contact

Profil

  • Michel Liebgott
  • Député de Moselle
Maire de Fameck
  • Député de Moselle Maire de Fameck

Messages

 

Permanence Parlementaire
Michel LIEBGOTT
    2 rue Diderot

BP 70035
57293 FAMECK CEDEX


Tel: 03 82 84 06 06
Fax: 03 82 84 66 88
Email:
michel.liebgott@wanadoo.fr

Recherche

Actualité

Archives

Articles RÉCents