Monsieur le Président de la République, Le Conseil Constitutionnel vient de valider la loi sur l’égalité des chances qui instaure par son article 8, le Contrat Première Embauche. Cette décision du Conseil des Sages porte uniquement sur des éléments techniques. Le choix politique relève désormais de votre pleine et entière responsabilité quant à la suite à donner au processus législatif. Après le passage en force au Parlement, l’indifférence du Gouvernement aux revendications des partenaires sociaux et l’ampleur de la grogne sociale qui a amené plus de deux millions de français à manifester mardi dernier, une promulgation immédiate serait pour moi une profonde maladresse voire une nouvelle provocation. Celle-ci risquerait de se traduire par une brusque montée de tension dans le Pays. La Constitution vous positionne en garant de l’ordre public. Il vous appartient donc de bien mesurer les risques inhérents à la poursuite d’un bras de fer qui pourrait être dangereusement envenimé et dont personne ne peut aujourd’hui connaître l’issue. La sagesse appelle aujourd’hui à ne pas promulguer la loi sur l’Egalité des Chances, à provoquer une nouvelle lecture devant le Parlement et à engager une véritable discussion avec l’ensemble des partenaires sociaux.
Je vous prie de croire, Monsieur le Président de la République, en l’expression de ma haute considération.