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Le blog de Michel LIEBGOTT, député socialiste de la Moselle

Val de Fensch : Quand ArcelorMittal s’invite au conseil

le-depute-liebgott-ici-lors-de-l-assemblee-generale-de-l-in.jpgSerge Jurczak a demandé à s’exprimer à la fin du dernier conseil de la Communauté d’agglomération du Val de Fensch (notre précédente édition). Le président du groupe communiste et républicain tenait à revenir sur le dossier ArcelorMittal. « L’accord entre le gouvernement français et l’ogre financier Mittal condamne l’usine de Florange. Les derniers événements confirment nos doutes. La mise sous cocon des hauts-fourneaux est le coup de grâce porté à la sidérurgie lorraine alors que nul n’ignore que la demande d’acier va augmenter à l’avenir », analyse l’élu serémangeois, les rapports Faure et Secafi-Alpha (démontrant l’intérêt de conserver la filière liquide) à l’appui. « Il faut donc rouvrir ce dossier et retirer la parole donnée de l’État à Mittal ».

« Mittal n’a abordé que les sujets qui l’arrangeaient »

Sollicité, Michel Liebgott est revenu sur l’audition de Lakshmi Mittal par la commission d’enquête sur l’industrie à l’assemblée nationale ( RL du 18/04/2013). « Le patron du groupe ArcelorMittal était obligé de dire la vérité, rien que la vérité, sous peine de conséquences juridiques mais il n’a abordé que les sujets qui l’arrangeaient », explique le député-maire PS de Fameck. « Lakshmi Mittal a rappelé que 70 % de l’emploi sidérurgique en France dépendait d’ ArcelorMittal et 35 % en Europe. Que si reprise il y a, ce ne serait pas avant 2020, 2025. Il n’a répondu sur rien. À aucun moment, il n’a dit combien lui avaient rapporté le chômage partiel , ni les quotas de CO² [NDLR : les fameux droits à polluer qu’un industriel peut vendre à un autre industriel s’il ne les utilise pas]. »

Le projet Lis présenté aujourd’hui

Michel Liebgott a aussi retenu que, selon le patron d’ ArcelorMittal , le projet d’acier propre Lis (qui succède à Ulcos ), présenté aujourd’hui à Metz lors d’une réunion du comité de suivi de l’accord de Matignon, « ne verrait le jour que s’il est viable économiquement ». Toutefois, pour le parlementaire, « diaboliser Mittal est une chose mais il n’est pas le seul à maîtriser le monopole des prix. Tous les grands sidérurgistes mondiaux le font ». Et le vice-président de cette commission d’enquête sur l’industrie d’oser un peu plus loin la confidence. « Je ne sais pas pourquoi mais le président de la Fédération française de l’acier était également auditionné ce jour-là. Philippe Darmayan a affirmé qu’il n’y avait plus de place pour la sidérurgie en Lorraine. Qu’il serait ridicule de faire croire que l’on peut sauver un ou deux hauts-fourneaux avec Ulcos. Il ne voit pas non plus l’intérêt des aciéries électriques », a rapporté Michel Liebgott à ses collègues élus.

Un point de vue que ne partage « pas du tout » Serge Jurczak qui demandait, au contraire, la création d’une aciérie électrique pour prolonger un peu la filière liquide de Florange. « Et qui va à l’encontre de la position qu’on a défendue jusqu’alors », précise le député Liebgott avant de conclure : « Il y a péril en la demeure. »

D. V. (22/04/2013)
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